Les Mongols manifestent pacifiquement contre la corruption
Après la chute des idéaux communistes en 1990, les Mongols gagnent en libertés sociale et humaine. Plusieurs parties politiques sont constitués et les Mongols ont la possibilité d’élire les représentants de leurs choix. Jusqu’en 2000, la démocratie fonctionne bien et amène une certaine stabilité au pays.
Pourtant, après 29 ans, les promesses s’épuisent et les Mongols attendent toujours ces résultats tant espérés qui concernent la justice, l’honnêteté politique et les valeurs morales. Le territoire mongol, riche par ses ressources naturelles, connaît un boom minier permettant à la Mongolie un grand accroissement économique. Or, cette prospérité s’accompagne de la mise en place d’une oligarchie et de la corruption brisant ainsi le système social mis en place auparavant.
Ce groupe oligarchique, constitué des membres importants du parti démocratique et du parti révolutionnaire, dirige et contrôle le pays. Des jeunes parlementaires des deux parties politiques décident alors de faire connaître au grand public cette oligarchie nommée « MANAN », nom issu de la contraction des acronymes des deux groupes de politiciens. Une fois cette nouvelle diffusée, ils ont organisé des manifestations afin de briser ce système et mettre en place un futur plus juste pour la Mongolie.
En ce début d’année 2019, la population mongole a massivement participé à cette manifestation pacifique dont le but était de faire démissionner le Speaker (Président du Parlement), considéré comme avoir une grande implication dans la « MANAN ». Cette manifestation avait aussi pour dessein de demander de mettre en place des meilleures conditions de vie pour les Mongols, de s’engager contre la pollution, de contrôler les fonds d’Etat, de revendiquer à être informés sur les rapports des dépenses… En effet, plusieurs fonds d’Etat soutiennent les entreprises notamment pour le « made in Mongolia », l’éducation, ou encore le développement des petites et moyennes entreprises.
Fin décembre 2018, le rapport des fonds d’Etat pour les PME tombe ! Il apparaît que de nombreuses familles des grands politiques empruntent directement l’argent destiné aux PME, laissant ainsi les Mongols soupçonner les politiciens de l’usage abusif de leurs statuts. Suite à ces événements, le Parlement mongol s’est réuni en urgence avec le Président de la République. Il a été annoncé le matin du 11 janvier 2019 la création prochaine d’une loi visant à destituer le Speaker du Parlement de manière légale, basée sur les signatures de 50% des membres du Parlement engagées contre le Speaker et la volonté exprimée des Mongols demandant à ce qu’il quitte ses fonctions. Ci-dessous vous trouverez plusieurs photos des centaines de personnes manifestant pacifiquement contre la « MANAN » sur la place Sühbaatar le 10 janvier 2019.