La Communauté des Démocraties à Ulaanbaatar 27-29 avril 2013

28 avril 2013

La VIIe Conférence Ministérielle de la Communauté des Démocraties s’est tenue cette année à Ulaanbaatar, capitale de la Mongolie, du 27 au 29 avril 2013. En effet, c’est pour la deuxième année consécutive la Mongolie qui a la présidence de cette organisation, fondée en 2000 à Varsovie sur proposition du Ministre polonais des Affaires Étrangères Bronislaw Geremek et de la Secrétaire d’État des États-Unis Madeleine Albright. Cette organisation se donne pour but d’observer et de soutenir le développement des démocraties dans le monde, ainsi que la coopération entre les pays démocratiques ou en voie de démocratisation.
Plus d’une centaine de délégations étrangères ainsi que les Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et Tawakkol Karman ont fait le déplacement au Pays du Ciel Bleu, rendant ainsi hommage à cette jeune démocratie qui fête cette année ses 23 ans. La télévision nationale a retransmis en direct les débats qui se tenaient au sein du Parlement.
Dans son discours d’inauguration au Comité Directeur du 27 avril 2013, le Ministre des Affaires Étrangères de la Mongolie, L. Bold, a remercié ses partenaires de la coopération passée et a promis aide et soutien au successeur de la Mongolie à la tête de la Communauté des Démocraties, le Salvador. Il a également indiqué le souhait de la Mongolie de continuer à s’engager pour la démocratie, par le biais de cette institution. Pour la Mongolie, la priorité reste donnée à l’éducation à la démocratie, une idée déjà mise en œuvre dans la résolution sur l’éducation à la démocratie, adoptée à l’ONU sur proposition du président mongol Ts. Elbegdorj (67e session, septembre 2012).
La Mongolie a également fondé en 2011, avec la Corée du Sud, l’APID (Asian Partnership Initiative for Democracy), une institution de coopération démocratique régionale. La Mongolie entend poursuivre dans cette voie.
Également à l’ordre du jour, le renforcement de la société civile, la transparence institutionnelle ou encore la lutte contre la corruption, autant de thèmes qui font écho au programme de politique intérieure énergique mis en place par ailleurs par le gouvernement de coalition du Premier Ministre N. Altanhuyag issu des élections de 2012.
La Conférence fut aussi l’occasion pour le Parti Révolutionnaire Populaire Mongol (actuellement dans l’opposition) de manifester pour la libération de l’ex-président N. Enhbayar, condamné en 2012 pour corruption. Il est considéré comme un « prisonnier politique » par des pancartes en anglais, mettant en péril la démocratie mongole selon une centaine de manifestants rassemblés dimanche 29 avril devant le Parlement.
En accueillant cette conférence, la Mongolie réaffirme pourtant fortement sa volonté de jouer un rôle moteur dans la promotion de la démocratie sur la scène internationale, et entend être à la fois un leader et un exemple pour les autres démocraties émergentes.

Shijirbaatar Khadbaatar

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