Illumination infinie
J’aime me réjouir quand, à l’aube, blatère un jeune chameau blanc et bavard. J’aime briller quand, au milieu des nuages, surgit l’éclat éphémère de la lune. J’aime m’embraser, quand naît un enfant tardif, dans la rougeur du vent d’automne. J’aime frissonner en écoutant des strophes harmonieuses de Maître Yavuukhulan. J’aime m’enflammer en écoutant les douces mélodies d’une cithare ou d’un violon. J’aime me lever quand le soleil se lève derrière ma steppe bleu-anémone. J’aime galoper tel un drapeau au vent, ma cravache en cotonéaster à la main. J’aime escalader les pics couverts de neige en regardant y bondir les chamois. J’aime me servir de bois d’argousier et de santal pour produire des mélodies suaves. J’aime envisager de distinguer l’étoffe indienne du brocart. J’aime allumer des étoiles dans la douceur du ciel nocturne. J’aime m’enflammer à mon sommet en l’escaladant pas à pas. J’aime chanter sur les cordes de la cithare du Saint Yanjinglhama. J’aime m’illuminer à l’infini dans le Temple de Cristal de la Poésie.
Source : Parole Nomade poésie par Mende-Oyo poesie de la mongolie.
Commentaires
Sublime! Et nous, nous aimons la Mongolie… tout simplement